Les forêts médusées
Fontaine de Trevi
La première chose qui me revienne quand je pense à Rome, c'est l'ancien ascenseur qui menait aux chambres de l'hôtel. Un chariot ailé en contre allée du Colisée, immense monument de détours et sans retour. Le calme d'une cage d'escalier en bois doré. Monter à l'étage ou encore monter à Trasteverre, délaissant les rues pleines, en contre allée. La ville est immense et je repense à Namur, du haut de la Citadelle on a une vue imprenable sur la ville, sur le fleuve qui coule paisiblement là-bas … mais la Belgique est bien loin. Marcher à Trasteverre, c'est se promener au vert, sous les arbres paisiblement, sous le soleil luisant. Rien qu'un machaon qui cherchait la compagnie et que j'ai aimé observer du bout des doigts. Je l'ai regardé s'éloigner, cette chose de toute beauté …
Pimm's Good, Via di Santa Dorotea 8, Trasteverre
Descendre un peu plus bas et découvrir de petites rues pavées aux terrasses animées. Un Pimm's Good pub aux banquettes de cuir bordeau et aux lustres psychédéliques. Mais si je reviens en arrière, il y a aussi la place St Pierre que je n'ai pas reconnue. Dans mon imaginaire il y avait une mosaïque à terre. Mon imaginaire fertile comme la terre du Vésuve. Les gens qui se promenaient, aller tous tout droit, faisaient la queue pour se rendre je ne sais où et nous, nous étions au centre même de la place … Quelques heures plus tard, le Pape apparaissait sur un Ipod, à midi pile.
Pas à pas, le centre ville en sens inverse. La place d'Espagne, la place Navonne ou encore la Fontaine de Trevi, le Panthéon … des endroits indéniablement beaux, grands mais qui nous laissent perplexe. La foule grandissante en pleine journée nous fait regretter la grande ville et repenser à Nîmes. Les arènes sont si belles, cette ville est si chouette …
Minou à Largo Argentina, le sanctuaire des chats
Les bars à cocktails seront nos QG l'instant de quelques minutes. Les glaçons dansent dans la pulpe de citron, dans l'eau troublée et parfumée. Plus aucune odeur de citron frais pressé, plus une seule baraque à granité, il faudra les oublier pour quelques années. L'heure tourne à toute vitesse, le soleil semble ne jamais s'incliner et nous déclinons les heures du goûter, nous réfugions vers l'immensité de la nuit, à Rome ou presque tout luit.
A la nuit tombée, le questionnement de l'équinoxe: revoir bientôt la famille. Les cartes de souvenirs envoyées, un peu de moi collé au dos d'un timbre. Parfois, les attentes sont lentes, l'attente des autres, d'une salade, d'une assistance. J'aurais voulu garder quelques souvenirs, des choses uniques, indispensables, comme la sirène dans le cappuccino, celle qui nage et nage encore dans les splendeurs d'une nuit romantique.
( Venise était une ébauche, une dispersion, envie soudaine de rencontrer l'Adriatique … il nous a fallu l'oublier, la détourner. )
( Subsistent les souvenirs, les pensées d'un retour en famille, les voyages qui durent et que l'on cherche de long en large, au large bien souvent. )
Restaurant Splendor Parthenopes, via Vittorria Colonna