M.F

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MF.

Si je devais changer mes habitudes, je pense que je commencerais par ne plus faire 60 kilomètres par jour pour aller travailler. Je travaillerais moins, ce qui m’arrangerait, ou je choisirais l’option plus écologique, le covoiturage. Pas de vélo, malheureusement, pas la possibilité de voler sur un tapis volant…cela m’aurait été bien utile pourtant. Il me faudrait également changer de voiture : ma Toyota consomme énormément et encore plus quand je m’énerve. Mais changer, cela revient à consommer. Consommer pour une nouvelle voiture, de l’essence, puis des gobelets en plastiques pour le café, fabriqués grâce au pétrole, utiliser du café importé de très loin, donc utiliser encore du pétrole, manger des beaux fruits qui sentent bon le « hors saison » et qui viennent de loin … garder des habitudes qui sont les nôtres, celles d’un peuple vivant plus au-dessus de la moyenne et de ses moyens.

Hier soir avec Aurélien, nous regardions une émission sur la consommation, ses effets sur l’environnement : des gens se sentent coupables de consommer trop et du coup en reviennent à changer profondément leur mode de vie par un esprit de partage, de vie en communauté … je trouve le geste beau, mais hélas encore trop peu suivi pour que l’on puisse en juger l’impact sur l’évolution des mentalités, des nouveaux modes de vie. Recycler tout son environnement, apprendre à utiliser des outils pour redonner vie à une bicyclette, voilà un projet qui me botte ! Certaines personnes ont choisi le troc par nécessité mais également par réaction à la consommation excessive qui nous entoure, aux petits magasins qui ferment dans nos petites villes …Consommer moins, consommer mieux et local. Voilà un principe qui a de l’ambition.

Et en même temps, peut on concevoir aujourd’hui de consommer davantage ? De produire encore plus de choses qui partiront à la poubelle, des déchets dont il faudra se débarrasser dans d’immenses terrains qui, jadis, servaient de prairies, de champs ? Le constat est simple mais alarmant : plus de la moitié des choses que nous achetons en magasin partent à la poubelle. Les emballages sont de plus en plus présents, on ne peut aujourd’hui acheter aucun produit sans avoir un carton, un plastique autour de l’aliment … qui en plus est sans doute bourré de matières allergènes, nocives pour la santé.

Je repense à l’Italie, à ce périple que nous avons fait en août … les images défilent dans ma tête et j’ai encore la sensation de ressentir les premiers rayons du soleil le matin en ouvrant les volets sur Pompéï. Hier, le documentaire montrait des images de Naples sous les ordures de la ville. Des murs épais d’ordures, comme ceux que j’avais vu défiler lors du voyage et je me dis que cette image est parlante : notre monde est une poubelle. La vie est pleine de débris, de choses que l’on balance et dont on a plus l’utilité. Il n’y a guère plus que les rats qui en feront leur festin.

Sommes-nous incapables d’arrêter cela ?  Avons-nous vraiment besoin de toutes ces choses que l’on achète ?

Quand j’étais étudiante, je vivais seule, recluse ou presque dans un 8m², sans mes parents. Je faisais mes courses tous les deux jours car mon frigidaire ne pouvait pas contenir grand-chose et ne conservait pas bien les aliments. Quand j’arrivais dans les rayons, j’allais vers les produits que j’aimais et ensuite je me posais cette question que mon père m’avait posait il y a déjà quelques temps «  As-tu vraiment besoin de çà ? » et la réponse était non. Bien évidement, le chocolat on peut s’en passer, les céréales aussi, les goûters et la viande aussi. Il faut savoir changer ses habitudes, ce qui ne fut pas évident au tout début. Avec le temps, j’allais directement aux rayons qui m’intéressaient. Je calculais le temps précis qu’il me fallait pour aller de tel rayon à la caisse et je prenais le stricte nécessaire, les produits les plus naturels possibles. Parfois, les produits étaient chers, mais j’achetais beaucoup de bio …d’autres fois, je scrutais mon ticket de caisse avec aberration en voyant les prix s’envoler pour les produits de première nécessité : ce qui est utile devient plus cher. Et cela, au fond de mon 8m², j’ai bien compris que çà n’était pas normal.

En début de semaine, ma boîte organisait un buffet pour des invités quelques peu politiques et je devais mettre en place les divers plats, préparer la nourriture. A la fin de la journée, je me suis rendue compte que ce qui était le mieux parti étaient l’alcool et le foie gras, tandis que les 10 kg de nourriture préparées n’avaient pas été consommé pour la moitié. Il restait là de la charcuterie, du fromage non entamé que les mouches invasives prenaient en tenaille. Le gâchis complet, des animaux abattus pour rien, des restes qui ne seront même pas balancés aux chiens puisque ramenés à la boîte et non consommés le jour même.

Ce jour là, j’en rigole encore, j’ai lancé un « Mother Fucker » en intro d’un discours de notre cher Président. J’en suis fière et le journaliste m’a dit «  C’était bien l’animation musicale, on a tous compris votre message ! ».

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M.F

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T
C'est vrai qu'à force, on est tombés dans une ère du tout jetable alors qu'au fond, rien n'est vraiment jetable (je pense au plastique) et qu'on finit par être envahis par nos ordures... A quand le<br /> moment où Paris (par exemple) ressemblera à Naples ? Lorsque l'on ne pourra plus faire face à nos déchets par des usines chez nous ou ailleurs, d'ailleurs je me demande si l'on est pas déjà assez<br /> vicieux pour aller jeter nos détritus dans je ne sais quel pays du tiers-monde ?!
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M
<br /> <br /> Tiens mais dis donc, c'est vicieux çà ! Je pense qu'on le fait déjà bien assez comme çà ... et puis il n'y a pas besoin d'aller jusque dans le Tiers monde ... d'autres vont voir dans les<br /> poubelles du voisin et hop !<br /> <br /> <br /> <br />