Cela fait quelques temps que j'avais commencé la lecture d'Ebène, Aventures Africaines de Ryszard Kapuscinski. C'est un livre très détaillé, très beau qu'il faut prendre le temps de lire.
Ryszard Kapuściński est un écrivain et journaliste polonais . Cet auteur polonais, décèdé en 2007, est l'un des plus traduits à l'étranger. Il est célèbre pour ses reportages réalisés au cœur de l'Afrique et c'est justement le thème d'Ebène. Ebène, l'ombre, la nuit venue où bien encore la couleur de la peau des africains. L'on peut presque sentir la chaleur accablante du soleil en plein désert aride, les steppes jaunies par le temps, les manguiers où les grands baobabs, enfin quand il y en a. Puisque dans les Aventures africaines de l'écrivain, l'ombre est rare. Et pourtant, l'homme ne peut survivre à son ombre lorsqu'il est solitaire.
Kapuscinski sillonne le continent noir à la recherche des africains, de la vie africaine, de ce qui s'y passe. Il témoigne des coups d'état et des guerres civiles comme au Nigéria en 1966. Lagos justement, Kapuscinscki y établit son QG durant quelques temps, le temps de découvrir ce qui se passe autour de lui. La vie lui sera impossible, improbable. Comment les gens faisaient-ils pour y vivre, comment font-ils pour survivre? L'écrivain a sans doute essayé de répondre à ces questions une multitude de fois. Ils survivent, c'est tout. Et que dire de la cruauté des régimes politiques où plutôt des hommes qui régissent le pays? Tour à tour, au Libéria et partout ailleurs, des hommes se sont succédés pour régner, tout en imposant leur violence, la corruption, l'effroie dans leur pays. Tubman, Tolbert, Doe...des massacres à la pelle, des révolutions sanglantes.
Mais à travers toute cette violence, il ne faut pas oublier le peuple africain. On découvre pas à pas la vie des africains, l'impossibilité de vivre dignement, l'impossibilité aussi pour les enfants d'aller à l'école où d'apprendre. Comment faire quand on a pas un seul crayon pour écrire? Les enfants apprennent à lire à l'ombre d'un manguier. Par dizaine, il doivent retenir par coeur les lettres de l'alphabet parce qu'ils n'ont pas de quoi écrire. Si un jour j'ai la chance de pouvoir aller du côté de Zanzibar, je penserais aux enfants et j'emmènerais des stylos dans ma valise. Les portraits dressés dans ce livre sont une mine d'or. Par exemple, celui de Madame Diouf. C'est une dame qui prend le train, rentre chez elle et ne peut s'empêcher d'acheter des fruits, des légumes lors de chaque arrêt du train. Ainsi, l'auteur voyage avec elle et avec deux écossais et s'étonne de voir la place que peut prendre Madame Diouf avec ses victuailles. L'Afrique change ses habitudes, l'Afrique bouscule les européens.
Ebène, aventures africaines est un très beau livre qui nous apprend beaucoup, un livre humaniste qui traduit la différence et le choc des cultures.
Et puis pour garder un peu de soleil de côté, je me suis lancé dans la confiture d'abricot. Pas trop sucrée, avec de beaux morceaux, je l'aime comme çà même si çà ressemble plus à de la compote ( c'est double emploi, 2 en 1, c'est encore mieux!) et puis mon amoureux l'aime comme çà alors ...La prochaine à la fraise!