Les forêts médusées

Le parfum d'un soir.

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Dans la voiture, il faisait chaud, brûlant. La climatisation ne fonctionnait pas et je m'en foutais. J'étais déjà à la moitié du chemin, toujours aussi loin de ce que je pensais. Je n'avais rien en tête, où juste un sentiment indéfinissable d'angoisse. Pour moi, c'était foutu. Je me disais que çà n'était pas si grave; je pourrais revoir mes parents dans quelques semaines, profiter des vacances avec Aurélien … et puis la musique tournait, c'était du jazz, cette musique que l'on écoute pour se détendre ou bien pour pleurer. Moi je faisais les deux en même temps et puis je me parlais à moi-même, pour oublier.

Quelques heures plus tard, j'étais de nouveau seule. Le temps passait et j'essayais de ne pas y penser. J'aurais voulu dormir des heures pour oublier ma nuit blanche, boire du thé à longueur de journée. A lieux de cela, le téléphone a sonné et les heures sont finalement passées sans que je puisse rien n'y faire.

Quand je l'ai su, j'étendais mon linge sous la chaleur accablante de l'après midi. Il y eu quelques mots dont je ne me souviens plus et puis un canard qui passait par là … Je ne me souviens plus de ce que j'ai dis, j'ai juste dû avoir un sourire béât, de soulagement et puis je me suis assise sur l'herbe. Il y a avait un vent léger et quelques oiseaux qui chantaient. Eux étaient heureux, moi j'avais compris.

Je venais de comprendre que je ne reverrais pas mes parents avant longtemps et c'était ma seule préoccupation. Avoir un nouveau boulot, ce n'était plus envisageable pour moi. Le chômage était devenu une habitude, des vacances pour tout le temps. On y prends goût, on ne veut pas que cela change. Le jour d'avant, j'avais eu mon père au téléphone; il me demandait quand je revenais. Il savait que çà allait arriver, mais pas tout de suite. Moi non plus.

Alors les minutes qui ont suivies ont été étranges. Je me suis retrouvée seule à essayer de gagner du temps, à ne pas y penser et surtout à tenter de chasser toutes ces idées noires. J'avais envie d'écrire, c'est tout.


C'était hier et il faisait très chaud. J'étais étendue sous un sapin et je fermais les yeux. J'écoutais le vent dans les arbres entre deux chansons de Matt Berninger. Je pensais aux paroles et à cette douceur de vivre tout à coup. J'avais cette impression de planer, de me retrouver enfin sereine. Peut être que le temps changera, peut être que d'autres paroles se rattacheront à d'autres encore plus belles.

Le jour disparaissait derrière les plus grands arbres. Le silence encore, comme au petit jour et toute la beauté de la nature se refermait sous nos yeux. Mais les pivoines étaient toujours aussi belles et leur parfum sans pareil.

 


 

La nature s'éveille aussi lentement,

Que la rose qui toujours, embaume le Printemps,

Et sous un ciel limpide, rougeoyant,

Des ombres éparses s'entre mêlent au firmament.


 

 


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B
L'écriture, je pense, aide beaucoup, ainsi que le temps qui passe : un très beau texte, très émouvant!
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M
<br /> <br /> Merci Balladine :)<br /> <br /> <br /> <br />
T
Mon amour, je ne peux savoir ce qu'il se passe dans ta tête mais comme on dit, on ne peut pas tout avoir... Dans tous les cas, je pense que tu pourras mener à bien ce que tu vas devoir faire pour<br /> le travail et si tu as besoin d'une présence, je serai là, même si certes, je ne suis pas ta famille ! Et puis, tu peux te dire que ce sera encore plus fort lorsque tu pourras les revoir ! ;)
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M
<br /> <br /> Merci chéri, oui, c'est vrai qu'on ne peut pas tout avoir, on verra bien ... je te remercie déjà pour ces jolis mots