Les forêts médusées
Le petit cadeau
Un matin, des ombres dansaient derrière les nuages épais du royaume des forêts. On ne discernait que les sommets de vert très clair, les pentes enneigées ou presque…le brouillard qui dissimulait tout un monde secret. Le temps se perdait sur la route, quelque part dans les fourrées inhospitalières de nos campagnes. Renards et autres bestioles foisonnantes partaient à la recherche de leur repas. Je pensais au lointain, à la douceur de vivre sur les hauts plateaux enneigés ; je voyais les neiges éternelles soudain me glacer le sang, comme si j’étais devant elles. Les cimes grises du petit matin, à l’heure ou le vent souffle et accuse le temps qui disperse les gens. Les voitures continuaient leur route et moi dans ce tourbillon, j’étais aveuglée par l’image ineffable des forêts là bas. Il n’y a pas un jour sans lequel je ne regarde par delà la fenêtre pour accuser le temps de ses déflagrations sur mon humeur : la grisaille m’émeut, me libère de mes émotions quant au soleil, je ne l’imagine que devant l’océan, loin, si loin d’ici pourtant. La route alors semble longue une fois les barrières encastrées dans la terre. On ne voit plus que du gris, le goudron et l’asphalte qui défigurent le ciel, l’océan de verdure qui m’était pourtant donné de voir il y a quelques secondes. Les kilomètres qui me séparent de la maison sont longs, monotones et parfois déplaisants. Alors j’entame une discussion avec moi-même, ou bien avec quelques paroles bidouillées dans une langue inconnue, la mienne. D’une carte à l’autre, je redécouvre les chemins empruntés, pendant des vacances heureuses ou des heures travaillées, la mer, Noirmoutier, cette botte de six lieux qui me parait à des galaxies de là. En douce heure, le vent sifflait dans les voiles que l’on entendait du pont, de loin en loin, les coquillages qui s’étalaient sur le sable encore mouillé de la dernière marée. Il y avait quelque chose de vrai, de passionnant sur cette île, une atmosphère étonnante. J’aime à y repenser en quelques jours gris comme aujourd’hui. Il n’y a pas d’ailleurs quand on est sur un chemin divergeant. Ce sont des lanternes que l’on allume la nuit venue et qui éclaire notre chemin, où que nous soyons.
Dans le désordre des jours qui défilent, il y a le temps qui somnole en moi et puis l'autre, ce temps qu'on ne voit pas passer parce que l'on fait d'autres choses. J'ai repris une activité disons " normale" tout en étant monotone. A présent, j'y vois un peu plus clair, sur mon avenir peut être aussi. Je pense à l'infini, aux choses qui serait bien de faire. Par exemple, monter un projet pour la sécurité des animaux aux abords de nos routes, ces grillages que l'on voit le long du chemin et qui dévisagent le paysage. Ils sont indispensables à la survie de certaines espèces ... et c'est parce que j'emprunte tous les jours la même route que je me suis mise çà en tête.
Avec les beaux jours, j'ai des envies de nouveauté, de construire des choses avec mes dix doigts. Je commence déjà par les savons " Home made" et on verra après ... j'ai hâte de faire de la chimie à la maison, de me rappeller les bons souvenirs des cours de physique chimie au lycée avec tous les tubes à essai dans lesquels on balançait un tas de trucs.
J'espère pouvoir poster quelques photos, on verra la gueule de ma créativité !
La pensée du jour: un thé à Oberweis, le premier et la pluie qui tombe à grosse goutte, l'atmosphère.