Les forêts médusées
Le coquillage s'est vidé,
De milliers de grains de sable,
Suspendus en son cœur,
Soufflés vers d'autres rivages.
Je regardais le sable s'écouler, s'éclipser lentement sur le parquet de mon appartement. Ils ont disparu, emportés sous les lattes, les profondeurs d'un monde inconnu. Ces petits grains de sable de nulle part. Ailleurs, leur ailleurs commence ici, troublé par l'ordre des choses, une main dissipée, emportant dans sa poche un petit bout de l'océan. Un trésor, un petit bout d'humanité enfouis dans nos veines les plus profondes. Le cœur des profondeurs peut-il survivre à pareil voyage ?
Sur la table de mon salon, le coquillage, livide, semble solitaire. Sa coquille fendue, il espère un jour rejoindre la mer.
Photo: souvenir 2020💛