Les forêts médusées
C'est une vie loin d'ici, de la folie des hommes, vers les espaces infinis, de déserts blancs à jamais le vide, le néant. Là où l'âme des mortels se confond avec celle des grands arbres, éternels de beauté. L'Homme y marche seul, disparaît et revient dans la canopée d'un monde oublié, au pays des ombres éternelles, le crâne torturé.
Au bout de la nuit, les fantômes n'existent plus, des visages apparaissent et des corps flottent. Symboles sublimes et obsolètes, sans alchimie, rien que des débris. C'est un grand ensemble ou se mêlent quelques silhouettes étrangères rampant à terre.
Puis les mots apparaissent, limpides et éphémères, tels des voiles de suaire, ils répondent à ceux qui chuchotent. Ce sont les mêmes qui cherchent monts et merveilles et se perdent car leurs rêves se sont soudain échappés. Les songes sont peut être trop vastes et les origines trop lointaines. Pourquoi les poursuivre sans cesse, les rechercher...Le perpétuel recommencement des choses, des figures aléatoires de ceux qui apparaissent dans le doute, au creux de la nuit. Et si le ciel se farde d'étoiles, c'est sans doute que d'autres figures cherchent cette indéfinissable chose, leur paradis perdu.