Les forêts médusées
Pas de poésie aujourd'hui.
Hier quelqu'un a dit à la télévision que nous étions de plus en plus sur nos écrans, nos réseaux sociaux, que nous ne savions plus penser autrement que par ces algorithmes qui nous plombent la vie. Où plutôt qui nous facilitent la vie. Pas un jour sans qu'un mail nous revienne de notre réseau préféré " Bonjour toi, mais où es-tu passé ? " Et nous voilà repartis à travers les pages et les pages que compte Internet, des pages de conneries, de choses inutiles. Parfois, oui parfois, on a la possibilité ou bien l'extravagance je ne sais pas vraiment, d'aller voir des choses utiles, de se cultiver, de se rappeler qui l'on est, ce que nous étions avant. Avant que les réseaux sociaux ne nous entraînent dans cette dense forêt d'inutilités. Il faut se battre, oui se battre contre soi-même pour ne pas replonger, ne pas cliquer sur telle ou telle image qui va nous renvoyer vers un lien, un autre site, une autre image, que l'on va aimer, que l'on va suivre et les autres nous suivront. Pourquoi ? Pourquoi fait-on cela ?
Depuis peu, je suis sur la plateforme Vinted. Je vends des fringues comme beaucoup, j'aime le vintage et j'aime surtout vendre et me faire un peu d'argent pour les vacances. Mais, si je ne mets pas à jour régulièrement, si je ne vais pas sur les profils des autres vendeur(ses), je ne peux pas être vue, je ne peux ou presque pas vendre. Et également, si je ne poste pas des photos avec le vêtement porté, si je ne mets pas en scène le vêtement, cela attire beaucoup moins. Le paraître est-il devenu un enjeu ? un business ?
Il n'y a qu'à voir les célébrités et leurs millions de followers, des pages et des pages de tweets, de photos, de choses ...inutiles mais pas tant que cela pour elles. Car cela engendre de l'argent et nous tombons dans ce panneau. Parce que notre œil veut continuer à voir. Non pas à lire, mais voir.
Je me souviens de ma maman qui, un jour m'a dit: " Je ne regarde que les images dans ce magazine, c'est bien mieux que de lire parfois, c'est beaucoup de blabla !". Peut-être que les mots sont trop conséquents. Peut-être que les paroles ne sont pas des actes et que tout cela n'a aucun sens s'il n'y a pas une légende pour accompagner ces mots.
Le problème est que cette image, nous la regardons et puis la minute d'après, nous ne nous en souviendrons plus. Parce que notre cerveau est passé à autre chose. Parce que nous nous lassons. Parce que nous avons le choix...( un peu comme les recruteurs aujourd'hui, petite parenthèse...bref.)
Et que dire de ceux qui se cachent un peu de l'Internet, des réseaux sociaux, eux qui sont devenus une minorité, une rareté ? ils sont peut être un peu coupés du monde ? Parce qu'aujourd'hui tout se fait par Internet ou presque. D'ailleurs, notre gouvernement tient à ce que nos services publics deviennent informatisés, robotisés !
J'ai un exemple con mais concret: avant je savais quand était la sortie du nouvel album de mon groupe préféré, aujourd'hui je ne sais jamais. Si je ne vais pas sur les réseaux sociaux m'enquérir de ces éléments, je ne peux rien savoir, rien voir. Parce que tout passe par les réseaux. Parce que c'est devenu L'Endroit, le lieu unique. The Place to Be.
J'ai dans le cœur une montagne d'or.
Par dessus les nuages,
L'immensité.