Les forêts médusées

Les évadés

Les évadés

Nous étions dans une bulle immense, sans fin, prisonniers d'un monde qui ressemblait point par point au nôtre. Nous ne pouvions nous évader, des murs sans démarcation freinaient notre course à la liberté. Chaque semaine, une porte s'ouvrait vers l'inconnu, derrière, tout était noir. Les silhouettes s'élançaient, s'écrasaient pour passer de l'autre côté, une minute à peine ... voilà, la porte s'est refermée.

Pourtant, sous une terre rouge sang, de petits coquillages teintés de bleu turquoise revenaient d'un ailleurs certain. Ils brillaient au soleil et disparaissaient dans un battement de cils. Alors, de mes mains que le soleil ne traversait pas, je commençais à creuser mon tunnel. Je pouvais presque respirer ce nouvel air ...

Au bout de ce long tunnel, la fin approchait. Le soleil m'écrasait. Il était partout en moi, me brûlait la peau, ce qui me restait d'humanité. Et il n'y a avait rien d'autre que le soleil, le coeur, abîmé.

Là-bas, d'autres s'étaient échoués, évadés, ils n'avaient pas eu le temps de traverser le tunnel. Cette longue traversée, vers la liberté ?

 

Photo: Une femme Afghane marche avec son enfant dans un champ proche de la frontière gréco-macédonienne. Yannis Behrakis/Reuters

 

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D
Bel article qui fait réfléchir... Et surtout repenser qu'on est loin d'être seuls sur cette terre !
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M
Merci de ton commentaire ;-) Oui, nous ne sommes pas seuls et il ne faut pas faire comme si nous étions seuls ...