Partir, prendre le temps et partir. Voilà ce que nous voulions mon amoureux et moi, pour se retrouver, s'arrêter un peu, vivre différemment nos vacances.
Dans le train qui devait nous mener à Nîmes, quelque part après Paris, au loin s'étiraient monts et vallées, alignés, toutes pointes vers le ciel ; le paysage défilait, le train nous menait encore plus loin que cela. Encore plus loin vers les flamands roses que je m'imaginais, déjà colorés si vivement dans ma chambre, jolies ombres sous leurs ailes dépliées, rose teinté d'un bout à l'autre de la mer salée. Et je les vois encore, dans un coin de mon hémisphère ouest, bien attachés à mes carnets de notes, ils demeurent légers et flamboyants, ces flamants. Nous avons pris le train, beaucoup, jusqu'au dernier arrêt, le Grau du Roi, là où les mouettes virevoltent à s'épuiser entre les bateaux qui rentrent au port. Attendant que la lumière de 17h éclipse les ombres, défragmente les vagues fortes, nous avons marché, nous nous sommes embrassés. C'était déjà l'heure qui tournoyait dans le ciel, le soleil replongeait de l'autre côté du rivage, loin déjà de nous, c'était doux.
Au lendemain, la mer n'était pas si loin, à quelques kilomètres peut être et c'était comme du jamais vu dans une ville déjà arpenté. Montpellier. Elle était différente, de ses couleurs, chaudes parfois et crues à la fois, les rues désertes et les allées ribambelle de promeneurs. Dans un musée sombre et bien gardé, telle une forteresse, impasse et torturée, des tableaux que l'on peut se vanter d'avoir vu, des Corot, Doré ou même ce Laugé où je ne vois que le violet, couleur préférée. Ce chemin qui écume le temps, les arbres fleurissants et les oiseaux chantant, l'ombre parfaite, le soleil, incandescent. Ce tableau, emporté dans mes songes, la journée était bien commencé. Les ruelles étroites ou la chaleur s'épuise sur les pierres jaunes nous conduisent à de nombreuses terrasses, places avec fontaines ou jus de fruits frais, ensoleillés. S'éclipser sous les arbres du jardin botanique, découvrir un papillon citron ou encore un chat, c'est s'émerveiller de la douceur de l'instant dans le tumulte de la ville. Avant de repartir, il y a cet arbre aux papiers parsemés, son tronc torsadé, comme s'il formait la tresse d'une déesse … l'âme, mystérieuse, du jardin aux merveilles.
Marseille, comme un jour de printemps sans commencement. Les boulevards sont comme grandissants sous nos pas meurtris par les kilomètres passés, la foule les épaissie. La ville bouillonne, son cœur vit des langues multiples, son cœur foisonne du sang de la Méditerranée. Le port quadrille le poumon de la ville, là où les pêcheurs vendent leurs poissons, sous la bienveillance de Notre-Dame de la Garde. Il faut se perdre dans le Panier, se retrouver dans des allées où personne ne monte, ni même le petit train, ni même les chats. Juste nous et le linge soufflé par le vent d'Ouest. Là-haut, près d'une petite place, un cuisinier fait griller des sardines et du canard au feu de bois. Le lieu est idéal, atypique, nous nous y arrêtons un instant, puis une heure finalement pour déguster, sous le vent presque léger, la divine cuisine des ruelles de Marseille. C'était beau, c'était bon, c'était simple. Nous passerons à la fois par un musée du savon, par une place où les cafés Fanny et Marius se faisaient face, puis retournerons dans ces ruelles délabrées et taguées où les artisans dévoilent leurs créations.
À Marseille, les écailles de poissons voguent sur le port, au soleil, elles deviennent étoiles et nous aveugle. Marseille où le soleil s'étire jusqu'à l'autre bout de la Méditerranée, d'autres terres qu'il me tarde de découvrir.
Bonnes Adresses :
Restaurant A Strega 23 Rue des Mauvestis, 13002 Marseille – cuisine délicieuse et accueil génial !
Atelier de céramique Étoile Errante, 20 rue des Pistoles 13002 Marseille – de belles créations qui me rappellent Ponyo sur la falaise !
A venir, un article sur Nîmes !