Les forêts médusées
Le Printemps des Poètes bat son plein et c'est le moment idéal pour découvrir ou redécouvrir les écrits de quelques auteurs. J'ai aujourd'hui choisis Congo d'Alain Mabanckou.
Dans son recueil, Alain Mabanckou évoque son pays, le Congo, paradis perdu de son enfance, à travers les voix de ses ancêtres, les voix des gens du pays, mais des arbres aussi. Il y a cette osmose entre le réel et l'irréel, le sacré, les rituels, les mystères des voix qui entourent les poèmes de l'auteur. Les mystères de la terre demeurent et renaissent, visage après visage, écorce après écorce.
« Un homme ne meurt pas, il renaît dans un autre lieu. » mots magiques, silhouettes invisibles et « voix [qui] déchirent le silence. ».
Alain Mabanckou interroge le passé de son pays, mais aussi son avenir. « […] il faut prendre le temps de peser sa détermination […] », car les routes sont parfois sinueuses, les distances immenses. Et que faire des souvenirs, des vieilles maisons vides, où les paroles ne sont plus que des échos aux papiers décrépis ?
Ce recueil est beau, humble et indissociable, comme ce passage :
« Notre Destin est un entrelacement de végétation,
avec parfois des épines que nous contournons...
Au-delà, il y a peut-être le bonheur qui nous attend. »
Alain Mabanckou est poète et romancier. Né au Congo-Brazzaville, il vit aujourd'hui à Los Angeles où il enseigne la littérature francophone. Il est également l'auteur de Verre Cassé et de Petit Piment.