Les forêts médusées

Pandora's Box

Pandora's Box

 

 

Le ciel gris remue le temps qui nous manque, écorche un peu plus les idées qui nous traversent. Sous les remous du vent, quelques arbres s'efforcent de tenir droit, attendent l'automne, bientôt …

Il y a quelques jours, j'étais à Paris pour revoir ma sœur, comme avant. Comme avant, nous avons beaucoup marché, pas vraiment dans les lieux les plus touristiques, nous avons parlé, derrière de très hauts murs, là où nos pas raisonnent. Le sol était parfois couvert de feuilles orange là où le soleil devenait immuable. Ma sœur me faisait encore la morale. Elle semble se parfaire dans son rôle de grande sœur, dans son dialogue de chiante. Au fond, çà n'est pas plus mal. Il faut bien réfléchir sur sa vie. Et le Cimetière du Père Lachaise était parfait pour cela. Il ne m'a manqué que les réponses.

 

En toute franchise, ce n'est pas le fait de ne pas avoir la télévision, d'avoir l'internet dans le jardin ou encore d'habiter une grande grande grande maison qui m'ennuie et qui, du coup, me plombe. C'est plutôt de ne pas savoir quoi faire.

 

C'est vrai, après tout on pourrait habiter une plus petite maison et après ? Çà changerait quoi ? On serait plus autonome etc … oui mais on ne saurait toujours pas quoi faire.

 

Je ne me plais pas vraiment en secrétaire, ni même en agent d'accueil, pas plus en bonne cuisinière à la maison … à contrario, je me vois bien ouvrir ma petite boutique de choses inutiles, de trucs dont on ne saurait quoi faire ( «  Vous savez ce que c'est ? Mais qu'est ce que çà peut bien être ce truc ? ») et puis aussi de choses plus anciennes, des objets vintage çà et là … ah oui c'est çà, et puis je vois aussi tout pleins de belles photographies en noir et blanc sur les murs eux même blancs voir jaune pâle, çà donne un peu de vie … et puis cette photographie de Slim Arrons que j'aime tant ( le très grand format, sublime!). Dans cette boutique, des effluves de bois ciré, de thé bien chaud, la théière qui fume encore sur la petite table où s'entasseraient de vieilles revues sur la mode …

 

On peut toujours rêver.

 

Et puis mon chat sur son petit canapé rouge à faire des ronrons à longueur de journée …

 

On peut toujours rêver.

 

Mon presque un jour mari revenant de son boulot ( il aurait un « vrai » boulot, juste pour dire de faire comme tout le monde où bien parce qu'il m'aurait dit «  Aller, moi je vais taffer, faut bien qu'il y en ait un qui bosse ici ! », assit dans le canapé d'à côté, un magazine photo sur les genoux et une tasse de thé noir dans les mains.

 

On peut toujours rêver mais la réalité n'est pas si éloignée.

 

Un lieu de vie qui ressemblerait à Los Angeles, avec des palmiers, la mer pas loin, les enseignes qui clignotent rose même la nuit mais çà s'arrête là. Calme et paisible. Faudrait quand même des clients. Non, pas de clients. On s'en fou.

 

On peut toujours rêver !

 

Une voiture de collection, rouge, une MG.

 

Rêve. Tu as une Toyota, rouge, c'est déjà bien.

 

C'est déjà çà, c'est déjà çà, Oh Oh …

 

A mes heures perdues, je serais scénariste. J'écrirais aussi des trucs qui n'ont aucun sens, parce que c'est ce que je sais faire de mieux. Et çà se vendrait bien. J'écrirais ce que j'écris déjà...

 

Un peu de mon histoire, avec des pointillés.

 

 

Pandora's Box, Procol Harum

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